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Feb 06

2024

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Communiqué de presse : Paradigm Initiative condamne la fermeture d’Internet au Sénégal

Lagos, Nigeria, le 6 février 2024 : Paradigm Initiative dénonce, en termes très forts, l’ordre de fermeture d’Internet donné par les autorités sénégalaises peu après que le président Macky Sall a reporté l’élection présidentielle du pays pour une durée indéterminée.

La militarisation continue des fermetures et des blocages d’Internet s’est accrue ces derniers temps. Ce n’est pas la première fois que le Sénégal ferme l’accès à Internet à sa population, comme le font souvent les gouvernements africains lors de manifestations ou à l’approche d’élections. Le lundi 31 juillet 2023, le Sénégal a restreint l’accès aux services Internet lorsque le chef de l’opposition, Ousmane Sonki, a été officiellement inculpé par les autorités pour avoir “fomenté l’insurrection”. Ces fermetures vont à l’encontre de l’article 8 de la constitution sénégalaise de 2001 qui garantit aux citoyens la liberté d’opinion, la liberté d’expression, la liberté de la presse, la liberté d’association, la liberté de réunion et la liberté de mouvement.

L’article 9 (1) de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples prévoit également l’accès à l’information comme le droit de recevoir des informations et est repris par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques dans son article 19 (2). 

De plus, les fermetures créent des obstacles importants qui nuisent à la libre circulation de l’information, ce qui peut à son tour éroder la confiance dans les processus électoraux et augmenter la probabilité d’hostilités et de violence.

Les fermetures peuvent également perturber les transactions financières, le commerce, l’industrie, les marchés du travail, la disponibilité de plateformes pour la prestation de services et, surtout, menacer les valeurs de la démocratie.

Comme le précise le principe 37 de la Déclaration de principes sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique, les États doivent faciliter les droits à la liberté d’expression et à l’accès à l’information en ligne, ainsi que les moyens nécessaires à l’exercice de ces droits. Ils doivent également reconnaître qu’un accès universel, équitable, abordable et significatif à l’Internet est nécessaire à la réalisation de la liberté d’expression, de l’accès à l’information et de l’exercice des autres droits de l’homme. 

L’explication du gouvernement concernant les messages “haineux” et “subversifs” sur les réseaux sociaux n’était pas suffisante pour justifier des mesures aussi drastiques, y compris leur base juridique et leurs motifs sous-jacents.

En outre, la PIN appelle le gouvernement du Sénégal à adhérer à l’objectif de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, en vertu de l’article 2(10), de promouvoir la mise en place des conditions nécessaires pour favoriser la participation des citoyens, la transparence, l’accès à l’information, la liberté de la presse et l’obligation de rendre compte dans la gestion des affaires publiques. Un internet ouvert garantira ce respect et la promotion des droits de l’homme conformément à l’article 4 de la même convention. 

Nous demandons instamment aux autorités gouvernementales de respecter les droits de leurs citoyens et de renoncer à toute nouvelle tentative de fermeture. 

Fin…/

À propos de PIN

Paradigm Initiative (PIN) est une entreprise sociale qui construit des systèmes de soutien basés sur les TIC et défend les droits numériques afin d’améliorer les moyens de subsistance des jeunes Africains mal desservis. L’organisation a travaillé dans des communautés à travers le Nigéria depuis 2007, et à travers l’Afrique depuis 2017, accumulant de l’expérience, la confiance de la communauté et une culture organisationnelle qui la positionne comme une entreprise sociale de premier plan dans le domaine des TIC pour le développement et les droits numériques sur le continent.

Le programme de défense des droits numériques est axé sur l’élaboration de politiques publiques en faveur de la liberté de l’internet en Afrique, avec des bureaux à Abuja, au Nigeria (couvrant la région anglophone de l’Afrique de l’Ouest), à Yaoundé, au Cameroun (Afrique centrale), à Nairobi, au Kenya (Afrique de l’Est), à Lusaka, en Zambie (Afrique australe), à Bulawayo, au Zimbabwe, et à Dakar, au Sénégal. 

PIN a créé des plateformes en ligne qui éduquent et servent d’espaces sûrs pour le signalement des violations des droits numériques. Ces supports, sous forme de rapports, de courts-métrages et de plateformes éducatives en ligne, comprennent Ayeta, Londa et Ripoti.

Paradigm Initiative est également l’organisateur du Digital Rights and Inclusion Forum (DRIF), un forum bilingue panafricain qui se tient chaque année depuis 2013.

 

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