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Mar 13

2024

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Paradigm Initiative appelle les gouvernements qui organisent des élections en 2024 à préserver la liberté d’expression en ligne

Paradigm Initiative appelle les gouvernements qui organisent des élections en 2024 à préserver la liberté d'expression en ligne

À l’occasion de la Journée mondiale contre la cybercensure, Paradigm Initiative exhorte les gouvernements des pays du Sud qui vont organiser des élections à préserver les droits de l’homme en ligne en promouvant la liberté d’expression et l’accès à l’information pendant les élections. 

Cet appel vient en toile de fond des violations des droits numériques observées dans plusieurs pays. En 2023, le Zimbabwe et le Gabon ont restreint l’accès à l’internet pendant leurs élections.  Au Soudan, l’accès à l’internet était instable en raison du conflit en cours, tandis qu’en Turquie, l’accès à l’internet a été restreint pour mettre en sourdine les critiques concernant les efforts de réponse du gouvernement turc à la suite d’un tremblement de terre. Après le report des élections pour une durée indéterminée, le Sénégal a imposé des coupures d’Internet et une interdiction des médias sociaux pour étouffer les protestations. La semaine dernière, le Sénégal a reporté les élections au 24 mars 2024.

La Journée mondiale contre la cybercensure est commémorée chaque année le 12 mars afin d’attirer l’attention sur la manière avec laquelle les gouvernements du monde entier entravent la liberté d’expression en ligne.

Paradigm Initiative demande instamment aux gouvernements de s’abstenir de restreindre l’accès à l’internet, car cette action viole les droits de l’homme fondamentaux et les normes internationales en matière de liberté d’expression et d’accès à l’information. La cybercensure en période électorale empêche l’électorat d’accéder aux informations le concernant ou de les partager, ce qui nuit à la transparence et à la responsabilité des processus électoraux, à la capacité de l’électorat à prendre des décisions en connaissance de cause et à la crédibilité des élections.

Le rapport Londa de Paradigm Initiative indique que les pays africains bloquent l’accès aux médias sociaux et coupent l’internet en cas de troubles politiques ou d’élections. Un rapport de Surfshark souligne qu’au moins 34 pays d’Afrique ont l’habitude de fermer l’internet et qu’un tiers des pays africains ont restreint l’accès aux services internet en raison d’élections. PIN est préoccupé par le fait que cette tendance pourrait s’aggraver et renforcer la cybercensure en 2024, alors qu’au moins 64 pays organiseront des élections dans le monde.

La cybercensure menace le droit à la liberté d’expression et à l’accès à l’information tel qu’énoncé à l’article 9 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) et à l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auxquels le Sénégal est partie.

“La liberté d’expression et le droit de recevoir et de diffuser des informations sont des valeurs intrinsèques de toute société démocratique et méritent la plus grande protection juridique. Dans le monde entier, de nombreux pays ont adopté des lois sur la cybercriminalité qui imposent des amendes et des sanctions élevées. Ces lois sont constamment utilisées par des gouvernements autoritaires pour restreindre la liberté d’expression en ligne et permettre une surveillance ciblée des défenseurs des droits de l’homme, des acteurs politiques et des médias. Le Nigeria a notamment empêché les médias de jouer leur rôle de gardien pendant les élections en détenant, harcelant ou attaquant au moins 14 journalistes qui couvraient les élections présidentielles et fédérales du pays. Ces actes suscitent la peur et limitent la liberté d’expression et l’accès à l’information”, a déclaré Bridgette Ndlovu, responsable des partenariats et des engagements au sein de la PIN.

En 2023, la Tanzanie a interdit l’utilisation de réseaux privés virtuels (VPN) sans permis, en donnant une directive aux utilisateurs privés et aux entreprises de divulguer l’utilisation de VPN et leurs adresses IP sous peine d’emprisonnement ou d’une forte amende, ou les deux. 

Dans certains pays, l’emprisonnement arbitraire est souvent utilisé pour supprimer le droit d’accès aux nouvelles et à l’information. En février, en pleine période électorale, les autorités pakistanaises ont détenu des journalistes et interrompu l’accès à la plateforme de médias sociaux X. 

Compte tenu de ces préoccupations, Paradigm Initiative appelle les gouvernements à respecter les points suivants 

  • Protéger les journalistes pendant les élections et respecter leur droit de recevoir et de diffuser des informations.
  • S’abstenir d’abuser des lois sur le cyberespace afin de limiter arbitrairement la liberté d’expression.
  • S’abstenir d’utiliser des outils de surveillance ciblés et arbitraires qui violent la vie privée 
  • Abroger les dispositions cybernétiques qui violent la vie privée et la liberté d’expression.
  • Maintenir l’accès à l’internet pendant les élections et s’abstenir d’interdire les médias sociaux pendant les troubles politiques ou les élections.
  • S’abstenir d’arrêter les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes et les acteurs politiques qui exercent leur droit démocratique à s’exprimer librement. 

À propos de Paradigm Initiative

Paradigm Initiative (PIN) relie les jeunes Africains mal desservis aux opportunités numériques et assure la protection de leurs droits. Nous avons travaillé dans des communautés à travers le Nigéria depuis 2007 et à travers l’Afrique depuis 2017, en construisant une expérience, une confiance communautaire et une culture organisationnelle qui nous positionne comme une organisation non gouvernementale leader dans les TIC pour le développement et les droits numériques sur le continent. 

Nous promouvons un continent respectueux des droits grâce à notre équipe dans les bureaux sous-régionaux du Cameroun, du Kenya, du Nigeria, du Sénégal, de la Zambie et du Zimbabwe. Nos interventions sont réparties dans plus de 28 pays africains. Paradigm Initiative milite pour un Internet ouvert, accessible et abordable pour tous.

Nos programmes comprennent Life Skills. TIC. Préparation financière. Programme de formation à l’entrepreneuriat (LIFE), atelier de préparation numérique pour les filles, et un programme de club “Life at Schools”. PIN a également créé des plateformes en ligne qui éduquent et servent d’espaces sûrs pour signaler les violations des droits numériques. Ces supports prennent la forme de rapports, de courts métrages et de ressources éducatives en ligne, notamment Ayeta, Londa et Ripoti. 

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