Freetown, Sierra Leone, 24 juin 2025 : L’organisation panafricaine à but non lucratif Paradigm Initiative (PIN), en collaboration avec le Media Reform Coordinating Group (MRCG) et 36 professionnels des médias venus de tout le pays, ont publié un communiqué conjoint appelant le gouvernement à protéger de toute urgence la liberté de la presse, les droits numériques et la liberté d’expression dans un contexte de transformation numérique rapide en Sierra Leone.
Lors d’une Académie sur les droits numériques organisée par PIN à Freetown le 23 juin 2025, l’organisation et des dizaines de professionnels des médias ont souligné la nécessité de réformes juridiques et politiques visant à protéger les journalistes, tant en ligne que hors ligne, en particulier face à la montée du harcèlement en ligne, de la surveillance et de la censure.
Reconnaissant la liberté de la presse et le respect des droits numériques comme des piliers fondamentaux de la démocratie, les participants ont mis en lumière le rôle essentiel des plateformes numériques dans l’exercice du journalisme et l’accès du public à l’information. Ils ont également exprimé leurs préoccupations croissantes face à La montée du harcèlement et des intimidations en ligne, ciblant en particulier les femmes journalistes ; Les lacunes en matière de protection des données et de sécurité numérique pour les professionnels des médias et leurs sources ; L’émergence de lois et politiques susceptibles de restreindre la liberté d’expression sous prétexte de cybersécurité ou de lutte contre la désinformation ; L’absence de garanties suffisantes pour encadrer la modération et la régulation des contenus en ligne.
Tout en saluant les efforts du gouvernement sierra-léonais pour élargir l’accès à l’information et promouvoir les TIC, l’appel conjoint met en garde contre les risques de régression liés à des lois aux formulations vagues ou à une surveillance numérique incontrôlée.
Le communiqué formule des recommandations clés, exhortant le gouvernement à :
- Garantir la liberté de la presse dans les espaces physiques et numériques, conformément aux cadres juridiques nationaux, régionaux et internationaux en matière de droits humains ;
- Assurer la divulgation proactive des informations publiques, conformément à la Loi sur le droit d’accès à l’information de 2013 ;
- Adopter une loi robuste sur la protection des données, alignée sur la Convention de Malabo de l’Union africaine, avec des protections spécifiques pour les journalistes ;
- Réviser et amender les lois restrictives, notamment l’article 44 de la loi sur la cybersécurité et la criminalité de 2021, et demander au Président de ne pas promulguer le projet de loi sur la lutte contre le terrorisme de 2024 actuellement en attente ;
- Associer les journalistes et la société civile aux consultations sur les politiques numériques afin de garantir des réglementations inclusives et respectueuses des droits ;
- Enquêter sur toutes les menaces et attaques visant les journalistes, et les protéger contre la surveillance et le harcèlement numériques ;
- Soutenir la formation à la sécurité numérique des professionnels des médias et leur garantir l’accès à des outils de communication sécurisés ;
- Garantir un accès ininterrompu à Internet et aux réseaux sociaux, notamment pendant les élections et les manifestations.
Les signataires ont réaffirmé leur engagement envers un journalisme éthique, indépendant et au service de l’intérêt public, et ont appelé le gouvernement à travailler en collaboration avec le secteur des médias et la société civile pour construire un environnement numérique respectueux des droits, propice à l’épanouissement du journalisme.
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