Les efforts visant à renforcer la confiance du public dans les processus démocratiques en promouvant un écosystème informationnel plus résilient, inclusif et responsable en Afrique occidentale et centrale prennent de l’ampleur.

Cela fait suite au lancement d’un projet de recherche par Paradigm Initiative intitulé « Lutter contre la désinformation en Afrique occidentale et centrale : analyse de la dynamique, des impacts, des acteurs et des réponses stratégiques », mis en œuvre en partenariat avec des chercheurs et des institutions dans les six pays suivants : Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria et Sénégal.

Le projet, financé par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), répond à la menace croissante que représentent les troubles de l’information tels que la mésinformation (informations fausses mais non créées dans l’intention de nuire), la désinformation (informations fausses et délibérément créées pour nuire à une personne, un groupe social, une organisation ou un pays) et la malinformation (informations basées sur la réalité, utilisées pour nuire à une personne, un groupe social, une organisation ou un pays).

Au cours des trois dernières années, les campagnes de désinformation visant la région se sont multipliées et sont devenues plus sophistiquées, influençant la manière dont les individus perçoivent les institutions, réagissent aux événements nationaux et participent aux processus démocratiques. Ces campagnes ont contribué à éroder la confiance, à amplifier les divisions et à affaiblir la légitimité des systèmes de gouvernance.

Sani Suleiman Sani, qui dirige les recherches au sein de Paradigm Initiative, a déclaré que l’objectif du projet était d’améliorer la confiance du public dans les processus démocratiques en renforçant la résilience de l’écosystème de l’information grâce à la recherche, à la promotion fondée sur des données probantes et au renforcement des capacités. « Les régions que nous étudions se caractérisent par une grande diversité linguistique, un paysage politique complexe et une expansion numérique rapide, ce qui devrait nous offrir une perspective intéressante », a-t-il ajouté.

La recherche permettra de diagnostiquer les causes profondes de la vulnérabilité de l’information en examinant les conditions sociales, politiques et technologiques qui augmentent la vulnérabilité des individus et des communautés à la désinformation, à la mésinformation et à la malinformation, et d’évaluer l’effet circulaire en ligne et hors ligne de ce phénomène.

Elle contribuera également à approfondir la compréhension de l’écosystème du désordre informationnel en examinant comment les informations fausses ou trompeuses sont créées, diffusées et consommées. Cela impliquera de cartographier les principaux acteurs, qu’il s’agisse d’individus, de robots automatisés ou de réseaux et d’institutions coordonnés, ainsi que les tactiques qu’ils emploient, telles que la manipulation émotionnelle, la fabrication de fausses informations et l’exploitation des algorithmes des plateformes.

Les résultats de la recherche seront essentiels pour éclairer les réponses politiques et les réactions des plateformes efficaces en produisant des recommandations fondées sur des preuves à l’intention des gouvernements nationaux et des plateformes technologiques, dans le but de promouvoir des interventions respectueuses des droits qui défendent les valeurs démocratiques et renforcent la sécurité publique.

Un autre objectif du projet est de renforcer l’éducation aux médias et la résilience du public en soutenant des initiatives qui aident les individus à développer leur esprit critique, leurs compétences en matière de vérification et leur capacité à naviguer dans des environnements informationnels complexes.

En plus de ce qui précède, la recherche vise également à contextualiser les facteurs et les impacts de la désinformation en tenant compte des dynamiques linguistiques, culturelles, politiques et de genre locales. « Cela garantit que les stratégies élaborées sont fondées sur les réalités vécues par les diverses communautés des six pays ciblés », a ajouté Sani.

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