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Sep 25

2025

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Communiqué de presse : les coupures d’Internet en Afrique ont doublé depuis 2016

  • Plus de 190 coupures d’Internet ont été enregistrées dans 41 pays africains depuis 2016
  • L’Éthiopie arrive en tête de liste avec 30 coupures d’Internet
  • Le Soudan arrive en deuxième position avec 21 coupures d’Internet

Une nouvelle étude révèle aujourd’hui que les pays africains ont connu plus de 190 coupures d’Internet entre 2016 et 2024. Le nombre de coupures d’Internet sur le continent est en hausse depuis 2016, passant de 14 en 2016 à 28 en 2024.

L’Éthiopie a enregistré à elle seule 30 coupures d’Internet.

Le Soudan arrive en deuxième position avec 21 coupures, suivi de l’Algérie avec 14 coupures. Depuis 2018, ces trois pays ont connu au moins une coupure Internet par an.

Chaque coupure, ralentissement ou blocage des plateformes numériques affecte des millions de personnes, perturbant leur capacité à communiquer avec leur famille, à continuer à travailler, à accéder à des services en ligne essentiels tels que l’éducation et la santé, ou à participer à la vie politique en ligne.

Les recherches menées par les membres du Réseau africain pour les droits numériques, réunis par l’Institut d’études du développement, sont présentées dans l’ouvrage intitulé « Internet Shutdowns in Africa » (Coupures d’Internet en Afrique). Ce livre révèle que ces coupures, ordonnées principalement par les gouvernements et mises en œuvre par les fournisseurs d’accès à Internet, sont souvent utilisées pour réprimer les manifestations pacifiques ou l’opposition politique, et met en garde contre le risque que les coupures d’Internet soient utilisées pour renforcer le contrôle autoritaire.

Tony Roberts, chercheur à l’Institute of Development Studies et coéditeur de l’ouvrage, déclare :

« Chaque coupure d’Internet constitue une violation des droits humains et nuit à l’économie. À mesure qu’Internet devient un moyen de communication, d’étude et de travail en ligne de plus en plus utilisé, ces coupures violent nécessairement le droit des citoyens au travail et leur liberté d’expression, d’association et de participation. Il est préoccupant que les régimes imposent ces pratiques autoritaires numériques avec une fréquence croissante et en toute impunité.

Il est important de poursuivre les recherches afin de mieux comprendre ce paysage en constante évolution, caractérisé par la résistance, les déséquilibres de pouvoir, les motivations politiques et les tendances autoritaires, afin d’orienter les actions futures visant à atténuer les effets néfastes des coupures d’Internet et à empêcher qu’elles ne se reproduisent. »

Si certaines coupures suscitent la critique du public ou la condamnation internationale, beaucoup passent inaperçues ou ne sont pas contestées, en particulier dans les contextes où les médias indépendants et la société civile sont menacés. Cet ouvrage fournit le compte rendu le plus complet et le plus détaillé à ce jour sur les coupures d’Internet en Afrique.

Ces coupures d’Internet ont également été utilisées par les gouvernements lors de manifestations et de conflits pour réprimer la voix des citoyens. En Éthiopie, les coupures d’Internet sont devenues une tactique courante qui non seulement affecte les droits humains, mais façonne également les relations de pouvoir en favorisant ceux qui sont au pouvoir. Le gouvernement a largement recouru aux coupures d’Internet pendant le conflit du Tigré, privant des millions de personnes de tout accès aux communications ou aux services essentiels. Au Soudan, les coupures ont été systématiquement utilisées lors de manifestations et de périodes de troubles politiques, en particulier en réponse aux mouvements de résistance et aux soulèvements civils, ainsi que pendant le conflit en cours.

Felicia Anthonio, experte mondiale en matière de coupures Internet et coéditrice du livre, a déclaré :

« Partout en Afrique, les gouvernements normalisent le recours aux coupures Internet pour réprimer la dissidence, étouffer les manifestations et manipuler les résultats électoraux. Ces coupures sont de plus en plus fréquentes et de plus grande ampleur, avec des conséquences dévastatrices pour les droits et les vies, dans un monde toujours plus connecté numériquement.

« Cet ouvrage vient s’ajouter à l’ensemble croissant de preuves compilées par les groupes de défense des droits, soulignant les dommages profonds causés par les coupures, tant en ligne que hors ligne. La communauté internationale doit soutenir de toute urgence les efforts de la société civile contre cette tendance alarmante, demander des comptes aux gouvernements et contraindre les entreprises de télécommunications à refuser les ordres de coupure illégaux ou arbitraires. »

Alors que la connectivité numérique occupe une place de plus en plus centrale dans la vie quotidienne, les chercheurs appellent les gouvernements africains, les institutions régionales, les fournisseurs de télécommunications et la société civile à ne pas couper l’accès à Internet avant les élections et pendant les manifestations citoyennes, et à respecter leurs engagements en matière de droits humains, notamment la liberté d’expression, d’association et de participation politique.

FIN //

Contact : Pour toute demande de renseignements, les médias sont priés de contacter media@ids.ac.uk ou d’appeler Sophie Robinson au +44 (0)1273 915763 ou au +44 (0)7933 389304 en dehors des heures de bureau.

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