Paradigm Initiative (PIN), une organisation panafricaine de premier plan qui défend les droits et l’inclusion numériques, a salué la présentation du projet de loi sur la protection des données personnelles au Parlement camerounais. Ce projet de loi représente une étape cruciale dans la protection de la vie privée à une époque dominée par les technologies basées sur les données. Ses provisions jettent les bases d’une meilleure protection des données personnelles et alignent le Cameroun sur les efforts mondiaux pour faire face aux risques d’utilisation abusive des données.
Tout en félicitant le projet de loi pour avoir jeté les bases d’une solide protection des données, PIN exprime ses inquiétudes quant à certaines dispositions, remettant en cause leur efficacité potentielle. L’organisation souligne notamment la question de l’indépendance de l’Autorité de protection des données personnelles, telle qu’elle est décrite à l’article 53. La nomination de l’Autorité par le chef de l’État soulève des questions quant à sa capacité à fonctionner sans influence politique, ce qui est crucial pour une application impartiale. De même, la disposition de l’article 9, paragraphe 2, qui permet de renoncer au consentement pour des tâches jugées d’« intérêt public », y compris les questions de santé, n’est pas assortie de garanties suffisantes. En l’absence de contrôle judiciaire ou de définitions plus claires, PIN prévient que cette clause risque d’être mal interprétée ou mal utilisée.
Paradigm Initiative croit qu’il presente une occasion unique de combler ces fossés pendant les délibérations parlementaires, en s’assurant que la loi n’est pas seulement progressiste en théorie, mais aussi pratique et efficace dans la protection des citoyens.
« Le projet de loi camerounais sur la protection des données personnelles est une réalisation significative et démontre une reconnaissance croissante du besoin de cadres solides de protection des données à travers l’Afrique », a déclaré Khadijah El-Usman, Senior Programmes Officer, Anglophone Africa chez Paradigm Initiative. « Nous exhortons les législateurs à lever les ambiguïtés du projet de loi et à veiller à ce que sa mise en œuvre soit soutenue par des capacités adéquates pour contrôler la conformité et protéger les citoyens de l’exploitation des données, ce qui inclut, mais ne se limite pas à l’indépendance financière », a-t-elle ajouté.
Alors que les entreprises technologiques continuent d’exploiter les données à l’échelle mondiale, les progrès réalisés par le Cameroun dans ce domaine constituent une étape prometteuse vers une plus grande responsabilité à l’ère numérique. Avec une mise en œuvre et une surveillance appropriées, le pays pourrait rejoindre d’autres pays pour tenir les contrevenants responsables et protéger les droits numériques de ses citoyens.
Paradigm Initiative s’engage à travailler avec les décideurs politiques, la société civile et les autres parties prenantes pour s’assurer que ce projet de loi tienne ses promesses en matière de protection des données pour tous les Camerounais.
À propos de PIN
Paradigm Initiative (PIN) connecte les jeunes Africains mal desservis aux opportunités numériques et garantit les droits numériques pour tous. Nous avons travaillé dans des communautés à travers le Nigeria depuis 2007 et à travers l’Afrique depuis 2017, en construisant une expérience, une confiance communautaire et une culture organisationnelle qui nous positionne comme une organisation non gouvernementale de premier plan dans les TIC pour le développement et les droits numériques sur le continent.
Nous promouvons un continent respectueux des droits grâce à notre équipe dans les bureaux sous-régionaux du Cameroun, du Kenya, du Nigeria, du Sénégal, de la Zambie et du Zimbabwe. Nos interventions sont réparties dans plus de 27 pays africains. Paradigm Initiative milite pour un Internet ouvert, accessible et abordable pour tous.
Nos programmes comprennent un programme de formation LIFE (Life Skills, ICT Skills, Financial Literacy, and Entrepreneurship), un atelier de préparation numérique pour les jeunes et un programme Life at Schools Club. PIN a également créé des plateformes en ligne, telles que Ayeta et Ripoti, qui éduquent et servent d’espaces sûrs pour signaler les violations des droits numériques.